Cet article est à but informatif, chacun y trouvera ce qu’il cherche. La morale de l’histoire t’appartient, petit scarabée !

boire de l'alcool et chanter©Pao Edu

ALCOOL VS. VOIX

Je vous parlerai du petit verre alcoolisé d’avant concert et donc, de l’effet immédiat de l’alcool sur l’organisme.

1. Les Sensations Ressenties

  • un effet relaxant ou euphorisant
  • une sensation de chaleur physique
  • une sensation de gorge détendue, de pouvoir chanter plus facilement

2. La Réalité

La chaleur ressentie en buvant de l’alcool n’est pas un véritable réchauffement, c’est une déperdition de chaleur. Les vaisseaux sanguins se dilatent. La chaleur corporelle interne se déplace vers l’extérieur de l’organisme (l’effet joues rouges ou nez rouge, aïe ! ) et les terminaisons nerveuses situées à la surface de l’organisme enregistrent cette hausse de température. On a l’impression de se réchauffer alors que le corps se refroidit. C’est une première fausse information envoyée à notre cerveau.

La chaleur ressentie directement par contact dans la bouche, la gorge, l’œsophage, est due aux propriétés anesthésiantes de l’alcool (bien pratique en cas de rage de dent d’ailleurs). Une deuxième fausse information, ce n’est pas parce que vous ne le sentez plus que votre mal de gorge ou de dent s’en est allé.

L’effet relaxant ou euphorisant (selon les individus), celui qui vous rend plus à l’aise et qui vous permet de gérer le trac du premier morceau, est dû, quant à lui, au caractère désinhibiteur de l’alcool. Ça fait du bien, certes, mais cela veut dire que votre perception, votre jugement, vos réflexes sont altérés. Vous pensez être super détendu et, par conséquent, pouvoir chanter au mieux ou au-delà de vos possibilités puisque votre petit cerveau, bloqueur de notes, flotte dans la bière ou le pastis. Une information qui vous induit en erreur, encore une fois.


3. Problèmes Alcool & Voix

Le soucis, c’est qu’entre la chaleur ressentie physiquement (corps et gorge) et l’effet relaxant, vous risquez d’aller bien au-delà de vos possibilités, de “forcer” sur votre voix sans le sentir. Ce qui peut entraîner une extinction de voix le lendemain. Si vous ne “surchantez” que ponctuellement, tout se rétablira de lui-même. Mais gare aux répétitions ou à la note de trop, vous risquez d’endommager sévèrement votre voix.

Deuxième point, et non pas des moindres, l’alcool déshydrate. Ça, vous le savez, a priori. Un lendemain trop arrosé et hop, à vous les litres d’eau pour lutter contre la fameuse gueule de bois. Le problème, c’est que les cordes vocales et le mucus qui les entourent, sont composés à plus de 90% d’eau… La couleur de votre voix est modifiée (brillance, clarté…). Gardez donc toujours à portée de main un demi d’eau et hydratez vous entre deux morceaux (eau à température ambiante ou même plus chaude bienvenue).

Troisième effet (pas du tout Kisscool, non), l’altération de votre jugement, peut induire un problème de justesse, de perte de rythme, même minimes soient-ils. Vous n’avez qu’à faire l’essai d’aller en studio avec et sans alcool, vous verrez vite la différence. Je peux vous dire que je l’ai vérifié plusieurs fois, en jouant par exemple avec un excellent guitariste qui avait bu deux demis de bière avant le concert (chose qu’il ne faisait pas en répétition) : ratage de notes dans les arpèges, oubli d’un pont, entrée pas en rythme, jeu plus rapide que d’habitude…

Voilà, ensuite, les effets d’un seul verre sur les individus diffèrent. Certains ne perdront pas le rythme, d’autre si (même s’ils ne le ressentent pas et c’est bien là le problème). Selon votre répertoire (chansons douces, envolées lyriques, voix claire ou rock’n’roll…) et votre corps, les effets seront plus ou moins perceptibles.

En ce qui me concerne, j’ai essayé le petit verre un jour de mal de gorge : catastrophique ! Gorge sèche après deux chansons, l’impression d’être comme absente à mon propre concert. Je préfère de loin avoir le trac avant le concert et sentir ce qui se passe pendant le jeu à 100%. Un cocktail après avoir chanté, par contre, pourquoi pas ?

Tout est relatif comme on dit mais souvenez vous, 1 verre ça va (pas pour moi), 3 verres bonjour les dégâts !


En aparté

Une consommation régulière d’alcool, on le sait tous, augmente le risque du cancer buccal et du pharynx de 6 fois pour les non-fumeurs et de 37 fois pour les fumeurs (idem pour les bains de bouche alcoolisés quotidiens), sans parler de la dégradation de la peau, du foie, des poumons, cancer du larynx, de l’œsophage… Je m’arrête là, c’est tellement moche ! (source)

 


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  • Cela me fait plaisir que tu en parles sur ton blog car c’est un sujet très contre-versé et aussi très concerné dans le milieu de la musique. J’espère qu’on aura l’occasion d’en débattre un jour. Avec l’alcool, on pourrait traiter aussi du problème de la drogue par exemple. Pour ou contre ? Utile ou pas ? Combien de génies en ont abusé pour être plus productifs ? Combien d’autres aussi talentueux qu’eux, n’en ont jamais eu recours ? Qui a raison, qui a tord ? Bref…

    Mon expérience : Artiste de Pop, de Rock, voir de Métal, un concert a toujours été synonyme de performances à mes yeux. En effet, pendant un set, je peux sauter, courir, slammer, headbanger en plus de jouer de la musique parfois très complexe… Pendant très longtemps, pour lutter contre le trac et pour chauffer ma voix, je buvais systématiquement un demi-verre de vin avant chaque show, ni plus, ni moins. Je perdais aussi plusieurs litres d’eau après chaque show et pour lutter contre la déshydratation et garder ma voix, je bois beaucoup, mais de l’eau !

    Pour revenir à ton article, tout ce qui tu dis sur les effets de l’alcool sont vrais. Ce qui est fondamental à mon sens, c’est que l’alcool ou les drogues en général, favorisent en autre, la sécrétion d’endorphine dans le cerveau et ce dernier, c’est un super produit dopant. Pour faire très vite, en tant que produit dopant, notre cerveau va ignorer la douleur, rendant notre cerveau plus exigeant vis à vis de notre corps. Nos performances seront alors décuplées avec un risque d’effets inverses en cas d’abus bien entendu. Les produits dopants ont aussi un effet sur nos muscles mais ce serait trop long à expliquer ici.

    Mais ce qu’il faut retenir de tout ça, c’est que prendre des drogues, c’est prendre des risques. Le risque par exemple de ne plus pouvoir exercer sa passion un jour ou d’en être dépendant rapidement… Vouloir toujours aller au delà de ses capacités par passion, ça peut se comprendre mais pourquoi pas y arriver tout simplement par le travail ? C’est plus long certes mais quand même moins dangereux et plus gratifiant…

    Ps : désolé pour le pavé mais c’est un sujet qui me parle beaucoup Vahn. J’ai beaucoup d’amis qui y ont laissé des plumes…

    • Ne t’excuse pas pour le pavé, c’est un commentaire qui est en plein dans le sujet et le témoignage de quelqu’un qui a de l’expérience et sait de quoi il parle. Merci pour la mention sur le travail (je ne voulais pas être trop donneuse de leçon même si c’est quand même le cas lol), oui, par le travail on arrive aux “mêmes” résultats de performance, et ça, en toute sécurité. En fait, les résultats sont bien meilleurs par le travail. Il y en aura toujours pour dire qu’il y a des artistes qui supportent très bien l’alcool. Sauf que ces mêmes artistes ne te diront certainement pas qu’ils ont des problèmes de santé, qu’ils ont foiré un concert, qu’ils ont eu des nodules etc… Merci pour le commentaire Joe 🙂

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